dimanche 30 décembre 2012

La grenouille à grande bouche de Keith Laukner et Jonathan Lambert

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Pour cette nouvelle année qui arrive, je voulais vous présenter un hit qui a fait ses heures de gloire et qui continue d'amuser et de marcher en crèche, La grenouille à grande bouche de Keith Laukner et Jonathan Lambert.

Je parlerais d'abord de l'édition, car je l'ai souvent lu dans des éditions très différentes, mais n'hésitez pas à chercher et prendre ce modèle, de chez Casterman, en livre animé, car c'est vraiment celle qui est la plus intéressante et accessible. Le modèle est assez grand, les pages sont cartonnées, très rigides et surtout, oui surtout, les animaux à l'intérieur sont en forme de pop-up, c'est à dire que quand on tourne une page, la tête de l'animal s'articule. 

Pour l'histoire, c'est assez simple, on agit sur le mécanisme bien connu de l'animal qui ne voulait plus manger ce qu'on lui propose et qui s'en va voir dans l'assiette des voisins ce qu'ils ont pour se rendre compte que ce n'est pas très bon, ni très alléchant. Notre grenouille à grande bouche mange des mouches mais comme elle en a marre, elle s'en va voir l'oiseau puis la souris et enfin le crocodile. Et évidemment, le crocodile, dans le livre a une grosse tête qui sort du livre, des grandes dents blanches qui dépassent, et qu'est-ce-qu'il aime ? Des grenouilles à grandes bouches !! Heureusement, la grenouille a le temps de bondir dans un grand splatch !!

Dans ce livre, j'aime l'écriture. Les phrases sont écrites avec des mots qui claquent, qui riment, qui s'articulent entre eux, ce n'est pas juste du texte. Quand on raconte, il faut jouer avec ces mots qui englobent l'histoire, on a l'impression d'entendre l'oiseau chanter, ou la souris croquer pendant qu'elle parle... Ne pas hésitez à jouer sur les mots. 
On aime cette grenouille un peu naïve qui pense trouver son bonheur dans l'assiette de copains mais qui finalement risque de se faire attraper. Et puis on aime avoir peur pour elle et l'enfant aussi. La peur fait partie des sentiments à explorer et il ne faut pas hésiter à la faire découvrir à l'enfant par les livres, il en a besoin et il vous le demandera souvent s'il est à l'aise avec. Par contre, si vous ressentez le besoin, accompagnez-le dans sa lecture, ne le laissez pas face à sa peur s'il vous demande de l'aide, par contre, avec le temps et sa maturité acquise, osez  laisser affronter ces livres seul, qu'il ait le droit de se faire peur, qu'il soit le maître de l'histoire et parlez-lui aussi si vous le ressentez angoissé par l'histoire. Mettez des mots sur ses sentiments et sur son besoin de parler. Chaque enfant est différent, à vous de le laisser s'exprimer et surtout, ne jamais se moquer d'une peur, il pourrait se sentir bloquer dans sa possibilité de parler et garder ses angoisses pour lui...

Tout ça pour vous dire, comme vous l'aurez compris, que ce livre réclame une mise en place, un accompagnement, surtout pour les plus jeunes et une adaptation à l'enfant. Enfin, dans une collection pop-up, sachez que ce genre de livres risque d'être vite dégradé si vous lui laissez les rênes.

samedi 22 décembre 2012

Au lit, petit monstre ! de Mario Ramos




Le monde de la littérature jeunesse est en deuil, mercredi 19 décembre, Monsieur Mario Ramos est décédé brutalement à l'âge de 54 ans. Il a surtout marqué les esprits avec "c'est moi le plus beau", "c'est moi le plus fort" ou encore "Au lit, petit monstre !". Je ne pouvais donc pas faire une nouvelle rubrique sans lui en dédier une. Surtout que j'aime beaucoup ce livre.

Au lit, petit monstre ! raconte le périple d'un papa qui essaie de mettre son petit monstre au lit, comme l'indique le titre. Et oui, qui n'a pas un enfant qui veut faire durer la soirée, un enfant qu'on surnomme de temps en temps petit monstre. Dans ce livre, la pirouette est faite de manière très subtile. Le papa, qui surnomme son enfant petit monstre à tout va, se retrouve avec un petit monstre (crocodile) à coucher. 

Ce livre, très attachant, montre un petit monstre qui se brosse les dents, qui va faire pipi, qui se couche, ou pas. Il est intéressant car il montre à l'enfant tous les gestes quotidiens, importants (ou pas) qu'il faut faire avant d'aller se coucher. Ensuite, l'enfant peut s'identifier au personnage, c'est un crocodile, mais on peut y voir un enfant qu'on surnomme petit monstre, ou alors le petit monstre a des attitudes et des gestes d'un enfant, donc l'identification (ou pas) de l'enfant à ce petit monstre est possible. Enfin, ce livre peut aussi parler aux parents car le papa a des réactions dignes d'un père de famille qui tente vaille que vaille de coucher son enfant, situation que beaucoup de parents vivent. Prendre des fois un léger recul pour s'analyser et se comparer à ce papa peut nous faire comprendre pourquoi le coucher se passe mal et y remédier mais ce n'est pas son but premier et là je vais loin dans l'étude de ce livre.

Pour le texte, on a un papa qui donne des ordres au crocodile et un crocodile qui réagit aux ordres mais pas de description, pas d'ornementation, le livre se porte essentiellement sur du langage parlé.

Je le connais dans une couverture souple avec des pages en papier qui se déchirent. Le format est moyen mais difficile à un jeune enfant pour le manipuler. En même temps, je ne pense pas qu'il soit destiné dans ce but, je pense plutôt qu'il serait préférable à raconter avant de dormir, avant une sieste ou avant la nuit, la présence de l'adulte est préconisée et peut alimenter une discussion avec l'enfant qui n'aime pas aller au lit, on peut s'épauler du livre pour ouvrir un dialogue sur le coucher avec l'enfant, mais ce livre est aussi une histoire qui peut être racontée à un enfant sans souci de coucher, juste pour le plaisir. 

Encore une fois, je suis malheureuse de voir qu'une figure emblématique de la littérature jeunesse soit partie et je vous conseille vivement ses créations qui sont très réussies.

vendredi 21 décembre 2012

Noel de Enfance et Musiques


Parce que c'est Noël, qu'il reste mille et un cadeaux à faire à nos petits loups, que la dinde n'est pas encore achetée, qu'il faut surveiller le petit dernier qui veut absolument attraper une boule dans le sapin, que Mamie téléphone car elle veut une dernière idée pour un cadeau à faire, parce que la valise n'est pas terminée pour aller chez les autres papy mamie et que de toute façon, Noël les énerve tellement que lire une histoire ne devient plus possible, aujourd'hui, pour une fois, je vous présente un Cd de comptines sur Noël que j'adore, que je passe souvent à mon travail. 

Les comptines sont simples, certaines très connues comme vive le vent, d'autres un peu moins comme celle du bonhomme du neige mais elles sont interprêtées par des professionnels de la petite enfance qui ont un bagage très élevé dans le chant ou la musique. Ils sont formateurs pour les professionnels comme moi et vont sur le terrain pour observer les enfants sur le thème de la musique et de la lecture. Une véritable association qui mérite qu'on parle plus souvent d'eux : Enfance et Musique.

Vous trouverez dans le Cd des poèmes, des chansons, des comptines... Toutes dans l'esprit de Noël, faciles à apprendre pour certaines et possible ensuite de les chanter comme des comptines sans le Cd. Et puis parlez-en où votre enfant est gardé, peut-être que la crèche connaît ce Cd et chante en ce moment les comptines qui sont à l'intérieur.

Ma préféré, celle du bonhomme de neige, pour l'histoire et la morale de cette chanson, ne pas toujours faire ce que quelqu'un demande parce que ça lui fait plaisir, des fois, au final, ça peut lui faire plus de mal que de bien. Ca ne vous rappelle pas quelque chose : quand votre enfant veut tout, toujours, tout le temps, et que vous répondez oui, des fois, ce qu'il veut c'est juste une limite, un cadre, un non, parce que c'est réconfortant de se sentir encadrer, que papa et maman sache ce qui est bon pour lui, et finalement dire non de temps en temps, ce n'est pas drôle sur le coup mais ça fait du bien avec le temps quand c'est justifié. Après il y a petit garçon, qui est une berceuse très jolie et enfin le verdon qui se chante mais qui raconte une jolie histoire, un peu comme un conte.

Enfin voilà, si jamais à Noël vous hésitez pour acheter un cd de musique à votre tout petit, un achat très sympathique !!



lundi 17 décembre 2012

La famille tortue de Orianne Lallemand et Rosalinde Bonnet


Pour changer un peu, j'ai choisi un livre chanté. Je sais certaines et certains me diront, bof, chanter, je ne sais pas faire et je n'aime pas ça, mais ce livre est assez vaste pour l'ouvrir en le racontant et si un jour, votre enfant rentre de la crèche en chantant la famille tortue, un classique, vous connaîtrez les paroles et pourrez l'accompagner.

Donc je disais, la famille tortue : Jamais on n'a vu, jamais on ne verra, la famille tortue courir après les rats...
Oui c'est bon, elle revient en tête ? Et bien dans ce livre, on croise aussi la famille pingouin, la famille grenouille et encore d'autres ... Et c'est bon de voir que nous avons tous des familles différentes qui font plein de choses différentes mais qui peuvent rentrer dans l'histoire, d'ailleurs, pourquoi ne pas inventer une strophe avec votre nom de famille ? Oui, je sais, là je m'écarte de mon livre et la professionnelle revient au galop...

En tout cas, ce livre est dans l'édition Casterman. Il fait parti de la collection A la queue leu leu qui regroupe de nombreux hits de comptines pour enfants (petit escargot, ah! les crocodiles,coucou hibou et bien d'autres) mais bon j'ai pris la famille tortue car les illustrations sont vraiment sympas, très colorées mais avec une touche de pastel, elles fourmillent de petits détails que l'enfant, une fois seul devant l'image pourra décortiquer, les personnages sont attachants, avec toujours une petite famille de représentée, donc la possibilité d'identification pour l'enfant qui peut-être intéressante.

Dans cette collection, j'aime bien aussi son format rectangulaire tout en longueur où on voit les petites familles déambuler et puis ces pages cartonnées qui permettent une maniabilité importante surtout dans la chanson où il ne faut pas perdre de temps pour tourner les pages au risque que l'enfant décroche. Le texte est bien écrit et les strophes ajoutées sont facilement prononçables donc on ne cherche pas trop nos mots, on n'accroche pas en pleine chanson. 

Après il faut se l'approprier un peu à l'avance pour connaître un peu les personnages et la chanter facilement devant l'enfant. 

samedi 15 décembre 2012

Au galop de Rufus Butler Seder



Voici aux éditions Playbac, un livre rigolo, assez magique et qui bouge tout seul, sans pile... Il s'agit de Au galop ! de Rufus Butler Seder. 

Le principe de ce livre fonctionne par Hologramme. Comme vous le voyez sur la couverture, un "écran" rayé noir et blanc avec un fond. Lorsqu'on bouge la page de gauche, qu'on tourne la page, le principe de l'hologramme se met en action et le champ visuel voit une illusion, l'image bouge. Dans Au galop! les animaux, comme le cheval, se déplacent.

Après le principe, c'est une phrase colorée sur la page gauche qui demande à l'enfant s'il sait faire l'action de l'animal et sur la page de droite, l'hologramme qui fait l'action. En fin de livre, dans l'avant-dernière page, on a toutes les questions qui sont résumées et sur la dernière, un hologramme vient ponctuer l'histoire.

Ce livre ouvre un imaginaire très recherché, chez l"enfant. On voit l'animal qui bouge, pourtant il n'y a pas de bouton pour l'actionner, pas de pile pour fonctionner, c'est magique. Les plus grands chercheront vainement comment ça marche. L'histoire en elle-même n'est pas très recherchée mais on voit des animaux hors du commun, on parle de certains qui font peur, des petits et des gros. 

C'est un livre très prisé de la petite enfance. A savoir, je ne cesserai de le répéter, qu'il faut accompagner ces livres. Celui-ci, en particulier, pour le garder en bon état. Les plus curieux pourront en arriver à casser les pages et les hologrammes pour comprendre comment ça fonctionne, ne les disputez pas, ce n'était pas dans un but de casser ou de déchirer, comme pour certains livres souples, mais juste un besoin de curiosité à assouvir et soyez-en fier, ou prenez-en à vous même de ne pas avoir assez accompagné votre enfant.

Dans la conception, c'est un livre épais, de petit format, mais assez lourd pour les jeunes mains. Les pages épaisses (elles contiennent chacune un hologramme) et cartonnées sont simples de maniements. Amusez-vous avec les plus petits, vous verrez qu'avec leurs petites mains, ils chercheront à attraper l'image.

Dans le même esprit,, même collection, même auteur, on retrouve aussi animozzz! qui se termine par une gueule de crocodile qui claque et champion! où on voit des personnes qui bougent.


samedi 8 décembre 2012

J'attends un petit frère de Marianne Vilcoq


Le livre dont j'ai eu le coup de coeur dernièrement, J'attends un petit frère de Marianne Vilcoq aux éditions école des loisirs, collection matou.

Comme vous l'avez peut-être compris, ce livre s'adresse surtout aux enfants dont la maman est enceinte. Il est simple, avec de jolies illustrations. 

Maud va être grande soeur. Chaque page montre une Maud qui n'est pas contente de devenir grande soeur, ou une Maud qui se questionne, ou une Maud qui s'impatiente avec des expressions du visage prononcées et surtout des ressentis qu'un enfant de 2-3 ans montre souvent à l'approche d'une naissance. Les planches se présentent de la même forme.

A gauche, il y a Maud qui pose une question, avec son expression, à droite la maman habillée, qui répond et quand on ouvre le rabat, on voit l'intérieur du ventre avec les expressions du petit frère qui réagit à ce qui se passe à l'extérieur. Plus on avance dans l'histoire, plus le bébé grossit, plus le ventre prend de la place, moins on voit la maman et surtout le bébé devient de plus en plus réactif.

Ce que j'aime dans ce livre, c'est que le bébé prend de la place mais on laisse aussi la place de Maud en entier. Elle ne s'efface pas au fur et à mesure que bébé grossit et j'aime bien cette idée. On arrête aussi le livre avant que le bébé naisse. On le stoppe au moment où il dit "J'arrive", et cette idée est bonne, car j'estime que la naissance est une autre histoire pour l'enfant, qui suit la grossesse mais ne doit pas obligatoirement en faire parti. Surtout que les enfants, ils ne comprennent pas les notions de 9 mois et ça peut leur paraître très long, la grossesse de maman, donc pas besoin d'arriver déjà à la naissance, dans ce livre, il n'y a pas de notion de temps, si on n'a pas envie d'en voir.

Pour finir, ce livre s'adresse aussi aux enfants, ceux qui ne sont pas prêts à avoir un bébé chez eux car ce livre parle de la formation du bébé, de la réaction de Maud,  et sur les femmes enceintes, et peut être que ceux qui posent des questions ou qui veulent un peu mieux comprendre ce que "avoir un bébé dans le ventre" veut dire, ce livre peut leur parler aussi.

samedi 1 décembre 2012

Où je l'ai mis ? de Benoît Charlat



Grande collection de livres pour tous petits très bien faite, Loulou et compagnie. Avec pour choix : 
Où je l'ai mis ? de Benoît Charlat.

Résumé : une maman kangourou cherche dans sa poche. Mais quoi ? Elle trouve un biberon, un ballon, une petite voiture, un biscuit, une culotte sale, un parapluie... et oui, il y en a des choses dans sa poche, ponctué de "mais où je l'ai mis ?" pour enfin le trouver à la fin, c'est son bébé à qui elle fait des câlins.

Comme vous l'aurez compris, ce livre est franchement très simple. On se sert des objets du quotidien, facile à le comprendre et les dessins sont très simples aussi puisque la photo de la couverture résume à elle seule, l'intérieur du livre, c'est toujours la maman, avec dans sa main, le nouveau jeu, objet, sur fond mauve ou blanc. Les phrases sont très courtes, avec du langage courant, ex : "un ballon ? non c'est pas ça, mais où je l'ai mis !!"...répété jusqu'à ce qu'elle trouve son bébé.

Edité dans une couverture et des pages cartonnées très rigides, l'enfant peut le manipuler seul. 

J'aime beaucoup ce livre qui plaît énormément aux enfants de 1-3 ans. On parle à la place de la maman donc on peut y mettre de l'intonation, de la persévérance, de la déception, de la joie... Et puis au final, elle trouve et donc tout finit bien. Quand je le lis à ma fille, j'aime lui faire ce que fait la maman à son bébé dans le livre, c'est à dire des bisous. On finit le livre ensemble, on fait parti du livre. Il y a de l’interaction avec. Moi, j'aime beaucoup. 

jeudi 29 novembre 2012

Dans de Cédric Ramadier et Vincent Bourgeau



Un très joli livre : Dans de Cédric Ramadier et Vincent Bourgeau.

Résumé : dans l'abricot, il y a un noyau, dans la bouteille, il y a le lait... et puis le coeur du début est repris pour finir sur : dans le ventre, il y a un bébé...

Bref , on reprend les choses et les moments du quotidien que l'enfant connaît. Le bain, la bouteille de lait, son lit, la maison... et on ouvre un rabat dans le livre à chaque page pour découvrir ce qu'il y a DANS. L'enfant peut imaginer ce qu'il y a dans mais découvre au fur et à mesure, un noyau l'eau du bain... et ainsi de suite...
Finir sur le ventre de maman qui attend un bébé est intéressant surtout pour montrer à ceux qui vont devenir grand frère ou grande soeur que dans le ventre, il y a bébé. 

Les couleurs sont sympa, le texte est très simple puisque sur une page c'est marqué "dans le ..." et quand on ouvre le rabat "il y a ..."  rien de plus, rien de moins. 

Quand on s'habitue à manipuler le livre, l'enfant fait des efforts de mémorisation et les plus grands s'amusent à nommer à l'avance ce qui se trouve sous le rabat, quand ils voient l'abricot, ils disent noyau !! Vraiment bien trouvé. 

Les illustrations sont simples mais c'est le but du livre de rester simple à mon avis. On montre le doudou qui dort dans le lit, le canard qui flotte dans le bain... mais on n'en parle pas. L'enfant en parle et le nomme si l'envie le prend. 

Après, ça lui permet aussi d'appréhender l'intérieur et l'extérieur, le dedans et le dehors, d'une manière assez simple et souvent l'enfant aime bien qu'on le lui raconte.

mercredi 28 novembre 2012

C'est à moi, ça ! de Michel Van Zeveren



Pour aujourd'hui, je vais vous parler d'un livre tout simple, qui comporte que quelques mots mais qui marche bien en crèche et qui est intéressant pour les touts petits comme les plus grands : C'est à moi, ça ! de Michel Van Zeveren

Résumé : nous avons une grenouille qui découvre, un oeuf, elle estime donc que c'est le sien mais vient le serpent qui lui fait comprendre que c'est le sien, puis l'aigle, puis le varan, puis arrive l'éléphant, comme chacun se chamaille, l'oeuf vole, lui arrive sur la tête et lui fait une bosse, comme chacun a peur de se faire disputer, ils disent que ça appartient à la grenouille et l'éléphant lui le rend, c'est pas juste disent certains mais la grenouille est fière, dommage pour elle car dans l'oeuf, c'est un bébé crocodile qui dit en voyant la grenouille, c'est à moi ça !!

C'est un livre classique du récit en randonnée avec différents animaux qui passent de pages en pages et qu'on retrouve tous ensemble sur les pages finales. 
Après ce livre est très simplement illustré. On a par-ci par-là des lianes, des branches, on est dans une jungle.... Simple à comprendre, pas gêné par des illustrations compliquées, le jeune enfant se plaît dans cette histoire. Souvent présenté en couverture cartonnée souple, le petit format ne gêne aucunement puisque ce ne sont pas les illustrations qui remplissent l'histoire mais la vie des animaux.

Après pour le fond, on amène l'enfant dans un univers qu'il connaît puisque ces animaux se servent de son langage à lui et ont les mêmes sentiments que lui. On parle ici de ce qu'on trouve, donc comme un jeu, je l'ai eu le premier, c'est à moi. Puis arrivent les copains qui veulent toujours prendre et les plus grands ont toujours plus de chance de gagner. Dans le livre, on va du plus petit aux plus grands. 
Il y a ces mots qu'ils ont tous les jours, c'est à moi, ça, c'est pas juste... et puis ce besoin de délation, c'est pas moi qui a fait la bêtise mais c'est toujours l'autre. Là, on retrouve ça vers la fin quand les plus grands montrent du doigts les plus petits pour que l'éléphant se fâche sur un autre. 
Il y a aussi une petite morale à la fin quand finalement l'oeuf craque et que le crocodile sort. On ne sait pas toujours sur quoi on est tombé.

Après ce livre se raconte, se répète, amuse, on part, on revient dessus, il prend quelques minutes à raconter mais raconte une histoire avec de drôles d'animaux, notamment un varan, animal peu usité dans les histoires pour enfants. Et puis j'aime les mimiques qui sont données. On voit un aigle qui fronce des "sourcils", un serpent qui tire la langue, un éléphant qui a une bonne, une grenouille déçue puis joyeuse, puis apeurée juste par quelques coups de crayons. J'aime beaucoup.


dimanche 25 novembre 2012

Bébés chouettes de Martin Waddell et Patrick Benson


On entre peu à peu dans l'hiver et ces petites chouettes au plumage blanc m'y font penser. C'est pourquoi j'ai choisi de vous parler de Bébés chouettes de Martin Waddell et Patrick Benson.

Résumé : Trois petites chouettes vivent dans un tronc d'arbre. Elles attendent leur maman qui est partie chasser. L'attente devient longue, la nuit aussi et Sarah, Rémi et Lou s'inquiètent. Heureusement, toutes les chouettes réfléchissent beaucoup et Maman revient.

Une très belle histoire qui se base sur la séparation parents/enfants, notamment elle peut être perçue comme une référence à l'enfant qui attend maman à la crèche ou chez des grands-parents. Il y a trois chouettes, trois âges différents, trois réflexions différentes mais l'attente est la même. Nous sommes dans la nuit, en pleine forêt, donc un moment et un endroit pas facile pour un enfant, tout ce qui peut faire peur. Et ces chouettes-là sont seules, comme l'enfant quand papa et maman ne sont pas là.

Une histoire pleine d'émotions qui explique à l'enfant que finalement les papas et les mamans reviennent toujours s'occuper d'eux, pas besoin d'avoir peur d'être abandonné. Cette histoire peut être lue avec Patos, pleine d'émotions mais généralement, mal digérée par l'enfant, par contre, si on la lit en toute confiance, sans en rajouter, sans mettre plein de drame dans la voix, mais au contraire, d'une manière où les petites chouettes sont courageuses, l'enfant ressent alors un sentiment de force et ne prend pas cette histoire avec tristesse.

Je vous parle aussi des illustrations magnifiques. On retrouve le trou de chouettes sur un ton de gris, blanc, vert... les arbres, la forêt sont faits en hachures qui rappellent les thèmes du plumage des chouettes. Et puis quand la maman revient, elle a une présence, une plénitude dans la  page, une envergure qui nous rappelle un vrai vol de chouette...

De couverture cartonnée, les pages sont généralement en papier, donc avec possibilité d'être déchirées si l'histoire n'est pas accompagnée. Pour l'avoir testée de nombreuses fois, les enfants ne cherchent pas à la prendre seule, elle a besoin d'un adulte pour vivre et l'histoire ne se dissocie pas du texte à l'inverse de certains livres pour enfants où les images peuvent se suffire à elles-mêmes. On la retrouve dans des collections de petits livres qui prennent peu de place sur des étagères, malheureusement on perd la capacité de la plénitude de la maman dont je parle plus haut, c'est un livre qui mérite d'être acheté en moyen format.

samedi 24 novembre 2012

Caca Boudin de Stéphanie Blake



Malgré un titre un peu grossier, et un petit lapin qui dit ce gros mot, on s'amuse bien avec ce livre.

A la base, ce petit lapin dit son gros mot à chaque fois qu'on lui demande quelque chose, sa seule réponse est "caca boudin". Aussi quand monsieur le loup le mange, son papa ne sait plus où le trouver et en passant devant le loup, entend dans son ventre son petit lapin qui crie "caca boudin", enfin petit lapin est sauvé et tout va bien.

Je sais qu'il n'est pas évident d'apporter à l'enfant des armes pour dire des gros mots alors que nous passons notre temps à le sermonner pour qu'il n'en dit pas mais il faut voir le livre dans le monde de l'imaginaire. Un héros dans un livre peut être un lapin qui parle, un ogre qui mange les enfants, un monstre qui fait peur, un chat qui pleure, une taupe qui se balade en pleine journée, pourtant, est-ce que vous voyez ça dans la vie ? Et bien non. Pour caca boudin, voyez ce livre de la même manière, un héros a le droit de dire des gros mots, évidemment en restant dans la limite du raisonnable, mais c'est si bon, le temps d'une histoire, de dire des gros mots, de franchir l'interdit, de rigoler de ce qui fâche dans la vie.

Succès garanti auprès des plus grands, après deux ans, ça devient intéressant, auprès des quatre ans, ça devient un délice. Après, comme je l'ai déjà dit dans un autre poste, le livre s'accompagne. Ici, sachez dire à l'enfant que c'est le lapin qui dit des gros mots, pas les enfants, et que une fois refermé, c'est le livre qui garde le gros mot, il ne doit pas sortir de l'histoire. Mais vous verrez que de raconter cette histoire les fera bien rire, surtout si le gros mot sort de votre bouche... Un livre qui fonctionne et qui est souvent demandé !!! 

dimanche 18 novembre 2012

Aquarium de Yann Fastier


Pour un premier livre, j'ai choisi Aquarium de Yann Fastier.

Résumé : Pipo est multicolore, le plus joli petit poisson de l'aquarium. Quand il rencontre un poisson, il aime bien se moquer de lui, mais rira bien qui rira le dernier, car quand il rencontre le barracuda, il se fait manger et le lendemain, on peut voir le joli caca multicolore du barracuda.

Ce livre parle aux 2-3 ans du respect tout d'abord car ce petit poisson aime se moquer de ses amis, pour leurs malformations, leurs taches sur le corps, leur tête étrange... On comprend vite que le barracuda se venge de ses moqueries. Ensuite, ce livre parle de la mort sous un aspect très léger. En effet, on amène l'enfant à voir un poisson, le héros se faire manger et le lendemain, il est digéré pour que le gros poisson en fasse un gros caca. Il a vécu, il est mort.

Je doute qu'avec une telle explication, je peux vous amener à acheter ce livre pour le faire découvrir à votre enfant. Mais ce livre est simple, facile à comprendre et amène l'enfant à la réflexion. J'aime le lire car je sens les enfants s'interroger. Lorsque le livre est accepté par l'enfant, je lui permets de le manipuler et je vois souvent la même démarche, l'enfant tourne les pages jusqu'à la fin mais revient ensuite sur les pages où Pipo se présente. Il vérifie que le petit poisson revient dans le livre, comme une soupape de soulagement. Finalement il est toujours là. 

Pour le texte, il est facile à lire, on peut d'ailleurs très facilement retenir les phrases par coeur et ne plus les lire mais les annoncer au fur à mesure car elles sont simples, répétitives, et très courtes. Au début, on présente Pipo, ensuite, il rencontre chaque ami en répétant toujours la même phrase et les deux dernières pages se terminent sur le Gloups du barracuda. 
Pour le dessin, celui de la couverture reflète en gros ce que vous trouverez à l'intérieur. Un poisson qui se balade, des grosses têtes pour les amis et pas de fioriture, pas de détail, juste les poissons.
Pour le livre, on le trouve toujours en couverture et pages épaisses cartonnées donc très manipulable, quatre à cinq pages, l'enfant n'a aucun soucis pour tourner et s'approprier le livre seul.

Très bonne lecture à vous !!

samedi 17 novembre 2012

Bonjour à tous !!

Forte de plusieurs années de travail auprès d'enfants de 0 à 3 ans, je me retrouve aujourd'hui maman d'une petite puce de 6 mois. Je sais que ça peut vous paraître étonnant mais il existe même dans le plus jeune cerveau, un attrait pour le livre et la lecture. Vous me direz que lire à cet âge est impossible puisque l'enfant ne sait pas décoder les lettres, les chiffres et donc lire !! Mais la lecture et donc le livre va bien au-delà de la lecture de sigles et l'enchaînement de dessins, notamment dans la bande dessinées mais aussi dans le conte ou encore dans les petites histoires pour tout petit, il s'agit de lecture puisque généralement, il y a un début, un milieu et une fin, généralement heureuse, et une suite logique dans le déroulement comme dans tous bons romans qui se respectent ...

Pour tous lecteurs que vous êtes, souvenez-vous du petit prince, des trois petits cochons ou du chaperon rouge. Je sais ce que vous me direz, que vous n'aviez plus 3 ans quand vous avez découvert ces contes mais sachez que plus jeune, un enfant peut regarder, entendre et ressentir l'histoire alors pourquoi ne pas lui donner les clés de l'imagination en lui ouvrant un livre au lieu de lui donner de l'imagination toute conçue avec un DVD ou la télévision. Attention, je ne dénigre pas ces inventions, mais je pense qu'ils ne sont pas seuls créateurs d'imaginaire, offrez à votre enfant la possibilité d'y croire !! tout seul !!

Pour bien choisir votre livre, allez vers les hits, ceux qui ont fait leur preuves, les petits libraires savent et connaissent leur livre et peuvent vous aiguiller correctement au détriment des grandes surfaces du livre où le but est souvent de vendre les têtes de gondoles... ce blog sera en quelque sorte un avant-goût de votre liste d'achat même si les enfants sont comme nous, adultes, ils ont leurs préférences. Même si je vous donne un livre qui fonctionne en crèche, peut-être votre enfant n'appréciera pas ou alors il y reviendra six mois plus tard... ne désespérez pas. 

Un enfant doit découvrir la lecture à un moment privilégié, quand vous êtes disponible, prêt à lire, sans rien à vous couper dans votre activité. Pour lui, il est préférable de ne pas ouvrir un livre si vous êtes accablé par des problèmes intérieurement ou si vous savez que vous êtes pressé, que votre grand va demander de l'attention ou que votre téléphone risque de vous couper. Préférez des phases calmes, avant un sommeil, sans bruit extérieur. Etre présent pendant une lecture ne veut pas seulement dire, ouvrir, lire et fermer le livre, il faut croire à ce qu'on lit et accompagner l'enfant suivant ses émotions et ses questions pour les plus grands.

Laisser un enfant accéder au livre, ce n'est pas seulement lui lire mais aussi toucher, regarder et manipuler suivant l'âge. Trouvez des livres pour les touts petits notamment en tissu pour qu'ils le mettent à la bouche, siège du toucher, de la texture et de certaines sensibilités. N'aillez crainte si vers 2 ans, l'enfant demande chaque soir la même histoire, même si pour vous ce peut devenir lassant, pour lui, c'est l'histoire du moment, il vérifie par la répétition que le petit poisson est encore là, que l'ogre ne s'est pas échappé du livre ou que l'histoire est la même. Essayez de réparer au maximum un livre endommagé et ne sautez pas de page en page pendant la lecture, ce qui était là la veille doit être encore présent aujourd'hui et lorsque vous lui permettrez de prendre le livre seul, vous pourrez le voir passer des pages puis revenir en arrière et cela pendant de longues minutes... Un livre, à cet âge, se doit de toujours être accompagné, toujours au début car en l'accompagnant, vous lui donnez une valeur affective qui pour votre enfant deviendra le respect du livre. Un fois ce respect acquis pour un livre, vous vous apercevrez qu'il ne le dégrade plus. 

Pour accompagner, il faut lui montrer le livre, lui lire l'histoire, lui lire à nouveau, plusieurs fois. Quand il est assez grand, 18 mois, deux ans, donnez lui en vous asseyant à côté et tournez les pages ensemble. Racontez inlassablement l'histoire sans changer les mots ni sauter les pages. Quand votre enfant aura compris, accepté et accueilli l'histoire pleinement, il se mettra à la raconter avec son langage, ses mots, ses gestes, et il tournera les pages à sa vitesse, reviendra en arrière, sautera les pages désirées. Vous le sentirez prêt et vous pourrez alors lui laisser le livre, seul, sans inquiétude. Il serait très étonnant de l'entendre le déchirer, à moins d'une erreur de manipulation, mais rien de bien volontaire dans ce geste.

Respecter un livre s'apprend !! Apprécier un livre s'apprend !! Mais dès le plus jeune âge, on peut le faire !! Pour finir, si vous voyez le livre comme un vulgaire objet, avec obligation de lire, passez votre tour à quelqu'un qui aime lire, apprécie de lire aux autres et respecte le livre, ce n'est pas grave, mais c'est mieux pour votre enfant. Mieux vaut un papy qui lui lit une histoire avec passion une fois par mois que une maman ou un papa qui lit tous les soirs par obligation. Par contre, je suis sûre que ce papy pourra vous donner la passion si vous lui demandez gentiment et un jour, vous aussi, lire à votre enfant par passion car la lecture est une passion et la passion se partage, il suffit d'avoir envie de le découvrir...

bonne lecture à tous !!